samedi 11 mai 2019

La fiancée du Tsar (Opéra) - Rimski-Korsakov







Histoire du livret :
Nous sommes en Russie en l’an 1571. Le tsar Ivan, dit « le terrible », cherche une femme, sa troisième. Pour avoir le choix, il demande à ses sujets de lui présenter leurs filles, sous la condition qu’elles soient encore vierges. Des centaines de jeunes femmes se présentent. C’est Marfa Sobakina, fille d’un riche marchand originaire de Sibérie, qui gagne le concours. Mais elle n’a pas le temps de profiter des joies de la vie conjugale. Terrassée par une maladie énigmatique, elle meurt quelques jours après les noces. C’est cette histoire, agrémentée d’un drame de jalousie qui est à l’origine de l’opéra La Fiancée du Tsar de Nikolaï Rimski-Korsakov.
Source : 
http://www.mezzo.tv



La Fiancée du Tsar est le neuvième opéra de Rimsky-Korsakov. Créée en 1889 à Moscou, l'œuvre s'articule autour d'un fait historique : la mort, au XVIe siècle, de la troisième épouse d' Ivan le Terrible. D'un point de vue strictement musical, Rimsky-Korsakov  délaisse le matériau folklorique dont il pare si souvent ses œuvres, pour s'orienter davantage vers le bel canto. L'histoire du livret est un subtil mélange de passion amoureuse, de trahisons et de....sorcellerie !
Force est de constater que 
Dmitri Tcherniakov réussit à marier habilement tradition et modernité dans une mise en scène audacieuse et déconcertante.
Voir évoluer Opritchniks et Boyards, figures emblématiques de l'ancienne Russie tsariste, en costume cravate sur un plateau de télévision, agrémenté d'écrans d'ordinateur, est assez déconcertant de prime abord, je le concède. Mais finalement, on s'y fait assez rapidement. Et l'expérience s'avère d'une étonnante puissance satirique. Portant sur notre époque un regard critique, 
Dmitri Tcherniakov n'épargne pas notre propension à créer des icônes, aussi éphémères qu'iréelles, et dénonce notre aliénation aux masses média.
La distribution est  magistrale.
Démesurément expressif et monstrueusement humain, Johannes Martin Kränzle affiche une extraordinaire présence scénique. Cet acteur au jeu limpide et au charisme naturel m'a littéralement subjugué. Il restitue chaque parcelle de sentiments avec une force de conviction et un raffinement inouï dans le sens du détail. Impressionnant.
Criante de sincérité, Anita Rachvelishvili  incarne avec passion et sans pathos, une maîtresse délaissée et bafouée. Olga Peretyatko est bien plus que convaincante dans l'hallucinante scène de folie du dernier acte. La plus belle à mon goût.
En somme, servie par une distribution épatante et une direction d'orchestre sans faille, La Fiancée du Tsar  est une incontestable réussite.

Saluons l'effort du service public pour nous offrir des œuvres lyriques peu souvent jouées ou diffusées.
Le 18 décembre sur Arte, du même Rimsky-Korsakov,  je vous invite à regarder La Fée de Neige (ou Snegoroutchka) mise en scène par un certain Dmitri Tcherniakov...
Affaire à suivre...


Kermite.

https://1fichier.com/?tm3lkiqi247k6wveqasy


HDTV (1440x1080)


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire